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David Yap : un serial entrepreneur aux idées révolutionnaires

À tout juste 36 ans, il est propriétaire d'un nombre considérable d'entreprises. Charismatique et vif d'esprit, son efficacité lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre ses idées, font de David Yap un entrepreneur unique en son genre.

👨🏽 Yvan Styve Guintang Ngoué
🕓 Modifié le
David Yap : un serial entrepreneur aux idées révolutionnaires
Résumé de l'article

👉🏿 Présentation de l’homme d’affaire camerounais

👉🏿 Présentation de ses différentes entreprises

Il n’aura fallu que trois ans pour permettre à David Yap de s’ériger au rang d’entrepreneur en série. Mais comment en est-il arrivé jusque-là ? Cap sur les origines de cet investisseur au parcours atypique.

David Yap voit le jour en terre étrangère, mais retourne au Bercail quelques années plus tard. Il entame alors un parcours scolaire admirable et fréquente les écoles les plus prestigieuses de la ville de Yaoundé. Après l’obtention de son baccalauréat au lycée français Fustel de Coulanges, il retourne s’installer en France. Là-bas, il se qualifie pour une magnifique carrière dans la chimie organique et industrielle, en obtenant un doctorat en la matière à l’université de Poitiers.

Cependant, une nouvelle tragique, le décès de sa maman, vient tout remettre en question. David s’interroge alors sur le sens réel de la vie et retourne au Cameroun pour épauler son père et s’occuper des affaires familiales. C’est à ce moment qu’il se découvre alors une passion pour l’entrepreneuriat. Sa vivacité d’esprit et son originalité font de lui, à présent, un entrepreneur modèle pour la jeune génération camerounaise et même africaine.

Depuis son retour au Cameroun, David Yap a revêtu une casquette d’entrepreneur en série hors pair. Il pense d’ailleurs que c’est à la jeunesse de construire le Cameroun et non au Gouvernement. C’est dans cette optique qu’en à peine trois ans, David Yap a créé ou co-créé pas moins de sept entreprises toutes fonctionnelles.

La Pharmacie Le Crystallis

David Yap : un serial entrepreneur aux idées révolutionnaires

Lorsqu’il rentre au Cameroun, David Yap intègre la pharmacie Le Crystallis, autrefois créée par sa maman.

« Le but était de la relancer, la mettre sur les réseaux sociaux, la rendre un peu plus punchy, parce que venant de France, je me suis dit : il y a beaucoup de choses qui manquent, notamment le service à la clientèle. Il fallait donc manager le personnel parce qu’après le décès de maman, la relation client était catastrophique. Donc j’ai dû reformer le personnel. » S’est-il exprimé à ce sujet.

C’est alors une nouvelle vision que David a apportée à cette société familiale qui, selon lui, perdait déjà de son efficacité et de sa productivité. Il va par la suite, avec son père, poursuivre et achever le chantier de l’immeuble qui abrite la pharmacie.

Locations immobilières (SCI)

La maman de David avait entamé des travaux de construction de l’immeuble qui abrite aujourd’hui la pharmacie Le Crystallis, mais n’avait malheureusement pas pu les achever. Et après son décès, David et son papa décident de lui rendre hommage en achevant sa construction.

« Ma maman avait commencé la construction de cet immeuble, mais elle n’avait pas pu le terminer, donc il était complètement en chantier. On s’est dit, mon père et moi : pour lui rendre hommage, on va terminer son œuvre. » Le trentenaire, autrefois diplômé en chimie organique, se lance ainsi dans une expérience virevoltante. Perfectionniste, David Yap est au taquet quant à l’exécution des travaux et la finition des tâches. Il l’a d’ailleurs hérité de sa génitrice.

Une fois les travaux achevés, l’entrepreneur en herbe met en évidence ses talents d’agent immobilier. Une expérience tout aussi excitante pour le jeune Camerounais. « Une fois que les travaux sont terminés, je suis devenu un peu agent immobilier, parce que l’immeuble est fini et il faut le louer. C’est aussi très intéressant, je suis un peu bloqué par la période Covid, j’avais des propositions de location qui sont restées sans suite pendant quelques mois puisque les budgets étaient gelés suite à la Covid. Et puis, dès que c’est passé, au mois d’août, j’ai fini par louer tout l’immeuble à des entreprises et à des particuliers. Et ça, c’était passionnant. » 

The Rooftop Yaoundé : un restaurant panoramique propice à la détente et au réseautage

Le chantier terminé, l’aventure d’agent immobilier rendue à son terme, David Yap, docteur et entrepreneur, se retrouve avec beaucoup de temps de libre. Il lui vient alors, avec son père, une idée, ouvrir un espace de détente, mais pas n’importe lequel.

À son arrivée à Yaoundé, David est à la recherche d’un endroit funny où il peut se changer les idées. Ayant côtoyé différents univers culturels lors de ses multiples voyages, Monsieur Yap n’est pas juste en quête d’un endroit où faire la fête. Il aime bien des lieux où il peut faire du réseautage ou même juste discuter. Mais malheureusement, la plupart des espaces de divertissement au Cameroun sont assez bruyants et « alcooliques » pour le jeune homme.

C’est ainsi qu’il se fixe un objectif : ouvrir un espace dans lequel on pourra passer du bon temps, faire du réseautage, recevoir de jeunes entrepreneurs, des cadres, des expats et même des repats. Le but étant de brasser une certaine communauté.

David Yap est un fin penseur. Et par fin, on entend quelqu’un qui accorde une très grande importance aux détails et aux finitions de ses idées et de leur implémentation. C’est ainsi que The Rooftop Yaoundé a vu le jour, ce restaurant panoramique emblématique situé au sommet de l’immeuble Le Crystallis et offrant une vue exceptionnelle sur la ville de Yaoundé. Il a d’ailleurs fêté ses deux ans le 17 décembre dernier.

The RoofSpace : un espace de coworking ultra-équipé

David Yap est un serial entrepreneur. Ceci dit, son quotidien, il le meuble avec des réflexions constructives sur de nouveaux projets. Cependant, il constate une problématique majeure qui réfrène l’émergence des jeunes entrepreneurs camerounais : le manque de mobilier et d’immobilier. « Il faut, pour ces derniers, débourser des sommes folles afin de louer des bureaux, s’équiper, recruter… Une conjoncture qui décourage certains qui ont pourtant de bonnes idées.« 

À cet effet, c’est dans un élan salvateur que Monsieur Yap décide de mettre sur pied un espace de coworking ultra-équipé, avec des bureaux tout aménagés, du mobilier dernière génération et d’un groupe électrogène. Bien évidemment, c’est aussi un club d’affaires, un incubateur qui permettra aux jeunes entrepreneurs de se retrouver et même faire du business plus tard ensemble. En plus du RoofSpace, David a également investi dans le secteur de l’audio-visuel.

Focus Point Entertainment : une société audiovisuelle

David Yap s’est associé à quelques amis à lui afin de mettre sur pied une entreprise de production audio-visuelle. Déjà un premier film à leur actif, l’expérience se veut riche et passionnante. Un nouveau défi que ce jeune entrepreneur audacieux a pu braver, mais cette fois, avec une équipe haut de gamme. Avec Beppe a Yombo Paul, un scriptwriter acéré, Ekollo Félix, un expert financier assermenté et Pondi Forent-Olivier, un professionnel de la communication hautement qualifié, Focus Point Entertainment n’avait pas d’autre choix que d’exploser.

Une collaboration qui voit alors naître ce tout premier projet, déjà proposé à Canal+ : Shabalabalum.
Toujours doué d’un esprit ouvert, notamment grâce à ses nombreux voyages, Monsieur Yap voit en Focus Point Entertainment, une opportunité d’amener en Afrique de nouvelles émissions, des jeux, des documentaires, des films et de les revendre à des chaînes de télévision locales et internationales. 

AfreeWork : un projet à portée sociale, novateur et de vulgarisation du savoir-faire digital africain

David Yap fait la rencontre de Kristiane Charrier, une multi-passionnée comme lui. Entrepreneur et spécialiste marketing digital international, elle nourrit, depuis quelque temps, un projet social qui lui tient particulièrement à cœur : AfreeWork

« AfreeWork est un projet de freelancing digital d’envergure sociale, dont le but est d’utiliser le digital comme moyen de développement et de réduction du chômage au sein de la jeunesse africaine, ambitieuse et dynamique. Je lui ai parlé du projet, ça l’a intéressé, je lui ai proposé de me rejoindre dans l’aventure et nous sommes partenaires aujourd’hui. » Affirme-t-elle.

AfreeWork repose sur deux piliers principaux : la formation et le marketplace.
Le pillier formation a pour but d’équiper les freelancers digitaux africains en pratiques modernes et efficaces, reconnues et utilisées à l’international (US, Canada, Australie, UK, Europe). Le pillier Marketplace, quant à lui, est une plateforme de rencontre entre l’offre et la demande de freelancing digital. Autrement dit, les freelancers africains pourront se générer un salaire en vendant leurs services en ligne, tant sur le marché national qu’international.

Encore à sa première phase d’implémentation, AfreeWork offre de ce fait aux jeunes le savoir-faire digital et une visibilité à l’internationale. Pour ceux-là qui sont passionnés par le digital, ils peuvent déjà y prendre part en intégrant le groupe Facebook Africa Digital Freelancer. Chaque semaine, les participants ont droit à un, voire deux web-séminaires par semaine avec des professionnels du digital en freelance à travers le monde.

OSEZ 237 : la marque de vêtements de ceux qui osent

David Yap ne s’est pas limité à seulement six entreprises. Toujours en partenariat avec Kristiane Charrier, le jeune entrepreneur est en train de créer une marque de vêtements, Osez 237. Le but de la marque est, comme il le dit, de représenter les personnes qui savent oser le Cameroun. « C’est vraiment plus qu’une simple marque. C’est d’abord un concept qui s’adresse aux personnes qui osent faire confiance au savoir-faire camerounais et qui n’ont pas peur de l’exhiber et de le valoriser. C’est vraiment une communauté, Osez 237. »

L’idée, c’est de faire une déconstruction, afin de promouvoir la culture africaine. C’est une manière pour lui de s’imposer face à la concurrence occidentale qui pullule dans les rues des capitales africaines.
Osez 237 met en avant des vêtements sur mesures, extravagants, des coupes originales personnalisées à la touche africaine.

Si, en seulement trois ans, David Yap a accompli de grandes choses, il n’est pas près de s’arrêter, puisqu’il a d’autres projets en attente. Il soutient l’idée selon laquelle les jeunes africains doivent, au bout d’un moment, se soutenir mutuellement, travailler ensemble et casser les codes de la jalousie. Et de ce fait, il conseille aux jeunes ambitieux d’oser, de rêver au maximum, de rêver grand et surtout de rester passionné par ce qu’ils font. Quant à ceux qui ont des idées, mais qui se sentent limités, The RoofSpace leur ouvre grand les portes et leur permet de trouver du financement, des conseils et des équipements adaptés à leurs projets.

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