Rencontre avec Willy Tsunami, le maître de cérémonie pour qui la folie n’a plus de valeur 

Plus connu sur les réseaux sociaux comme Willy Tsunami, il est originaire du Cameroun, plus précisément de la région de l’ouest. Alors que son papa est de Balengou, sa maman, elle, tire ses racines du village Bayangam.

Willy a débuté sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, en tant que créateur de contenus vidéos drôles. Il a également revêtu des rôles d’acteur dans certaines productions audiovisuelles. Alors qu’il aime faire rire, il crée son label, Tsu-tsu Production, qui s’occupe de la production de ses vidéos sur Instagram, mais qui en plus héberge aujourd’hui son nouveau concept : Willy Tsunami, maître de cérémonie.

Mais Willy est avant tout un homme instruit. Titulaire d’un master 2 en Audit et Contrôle, c’est un contrôleur de gestion lorsqu’il ne revêt aucune des casquettes citées plus haut. Comment est-il devenu ce maître de cérémonie hautement convoité ? Pour le savoir, nous sommes allés l’interviewer.

Willy, peux-tu nous en dire plus sur tes débuts en tant que Maître de Cérémonie ?

À l’époque, je n’avais jamais animé un mariage et ma cousine Célia m’a surpris en me donnant le micro pour que j’anime son mariage. C’était à Douala. Ce fut un franc et énorme succès, tout le monde me demandait ma carte de visite.

Le samedi d’après, j’animais déjà un second mariage à Yaoundé. Depuis ce jour, je suis infiniment reconnaissant envers Celia de m’avoir fait confiance et de m’avoir fait découvrir ce talent en moi.

Willy, tu es un Camerounais résidant à l’étranger. Comment tu représentes et valorises ta culture à travers tes multiples casquettes ?

Ma culture, je la valorise à travers deux projets ; un peu moins en ce moment, à savoir la création de contenus vidéos qui sont des vidéos de parodie de l’actualité camerounaise.

J’en fais un peu moins aujourd’hui parce que lancé dans un autre projet, celui de maître de cérémonie où j’anime des événements, des mariages en majorité. Et pour porter les couleurs de mon pays, j’injecte une touche d’humour camerounais dans mes animations.

Actuellement, tu résides en région parisienne, mais la plupart de tes clients sont des Camerounais. Est-ce un choix ?

Non, ce n’est pas un choix, mais s’il faut commencer dès le départ, je suis le fondateur de la maison de production Tsu-tsu Prod, qui héberge d’une part la création de vidéos, qui est peu en stand-by en ce moment, et d’autre part l’activité de maître de cérémonie.

Le fait que la grande majorité de mes clients soient camerounais, c’est plus dû au contenu de mon réseau qu’autre chose. Il faut dire que je n’ai pas démarré depuis super longtemps, mais je pense qu’au fur et à mesure, je commence à m’ouvrir à d’autres choses. Mais je pense aussi que la touche camerounaise que j’ajoute à mon animation y est pour beaucoup. 

En parcourant ton feed Instagram, j’ai prêté attention à un spot vidéo de tes services de maître de cérémonie pour un mariage. Qu’est-ce qui fait en sorte qu’un couple te choisiras toi, pour animer leur mariage, plutôt qu’une autre personne ?

Le jour en question, je suis l’impresario ou l’entertainer du mariage. Mais avant, il est nécessaire qu’il y ait une préparation de la soirée, et c’est aussi à ce niveau que j’interviens. Avec les mariés, on établit le programme. On fait le choix des musiques pour les différentes articulations de la soirée comme leur entrée ou leur tour d’honneur par exemple.

Ensemble, on décide également du type de mariage qu’ils veulent offrir à leurs invités, ce qu’ils aimeraient voir et ce qu’ils n’aimeraient surtout pas voir ou entendre. En gros, il y a un zoom sur l’organisation de la soirée, et un zoom sur les mariés, leur histoire, parce que je dois les connaître personnellement. Je m’entretiens ensuite avec leurs prestataires, et je peux au besoin leur proposer des prestataires s’ils n’en ont pas.

Mais ce qui fait ma particularité en tant que maître de cérémonie, c’est cette éloquence que je mêle à des « atalakous » qui font danser les invités, les mariés, et tout ça, dans un emballage hyper comique.

En dehors de maître de cérémonie, tu revêts aussi une casquette d’acteur. Tu peux nous en dire plus sur cette partie de toi ?

J’ai tourné dans un mini film et deux courts métrages. Le film, dans lequel j’étais juste acteur, mais où je donnais également un coup de main pour le casting et la production, s’intitulait Jusqu’où Va la Foi avec notamment la participation de Jojo Le Comédien.

Pour ce qui était des courts métrages, produits par mon label, Tsu-tsu Prod, ils s’intitulent Le Mauvais Mbenguiste et Désillusion avec la participation de créateurs de contenus camerounais tels que Queency Breezy et M’sieur Bikoï.

Je suis également acteur d’une autre maison de production, Meloland Studio, où j’ai joué dans plusieurs courts métrages et un moyen métrage intitulé OUBLIE-MOI

Penses-tu remettre en marche l’autre volet de Tsu-tsu prod, ou bien, tu prévois juste laisser évoluer le concept de Willy Tsunami, maître de cérémonie ?

Aujourd’hui, la création de contenu est juste en pause, et ce, depuis environ un an. Aujourd’hui, je suis dans une optique de structuration du volet Willy Tsunami, maître de cérémonie, à travers la collecte de nouvelles ressources et la mise en œuvre de nouveaux process.

Le site internet est en plein montage. Le but est que ce volet soit suffisamment autonome pour fonctionner de lui-même, puisque jusqu’à très récemment la charge de travail reposait uniquement sur moi. 

Le site internet permettra aux clients de faire des réservations directement sur internet, ils auront également un interlocuteur dédié pour répondre à ceux qui passeront des coups de fil. Une fois que tout cela sera mis sur pied, je pourrai lancer la structuration du volet création de contenus vidéos.

Est-ce que tu penses revenir au Cameroun, t’y installer ainsi que tes entreprises, ou bien, tu te vois mieux à l’étranger ?

Déjà, je fais tout de même assez d’apparitions au Cameroun. Par exemple, ce matin, je suis rentré du Cameroun où j’y étais pour animer un mariage il y a quatre jours, à Douala.

Et j’y serai à nouveau en février, puis en avril pour animer d’autres mariages encore. Je ne pense pas pour le moment à m’installer au Cameroun puisque je suis bien en France. Je m’imagine très bien en France avec des apparitions au Cameroun pour des événements. 

Et combien faut-il prévoir pour s’offrir tes services lorsqu’on est résident au Cameroun et lorsqu’on l’est en France ?

Pour être honnête, c’est un peu plus compliqué pour des événements au Cameroun parce que les prix ne sont pas fixes, notamment ceux des billets d’avion. Mon tarif comprend le VHR et mon cachet, c’est-à-dire, les coûts de Voyage, de l’Hébergement et de Restauration en plus de mon cachet.

Mais encore, le cachet n’est pas figé puisqu’il dépend de beaucoup de paramètres tels que le nombre d’invités, le temps et le lieu de prestation.

Pour une cérémonie au Cameroun, il faudra prévoir le VHR et plus ou moins 600 euros de cachet.
Pour une cérémonie qui déroule en région parisienne, il faut prévoir environ 700 euros de cachet.
Et pour une cérémonie hors de la région parisienne, il faut prévoir le VHR en plus du cachet de 700 euros.